Je n’ai jamais gagné beaucoup d’argent mais il y a une chose dans laquelle je n’ai jamais hésité à investir: les sous-vêtements. C’est une véritable passion: je suis incapable de dépenser 150 euro pour un pull ou un pantalon mais je considère ce prix tout à fait justifié pour un bel ensemble de lingerie. Une fois par an, je me fais plaisir en m’offrant une parure. C’est à chaque fois le même rituel: je regarde la vendeuse emballer mon achat dans du papier de soie, je ressors tout sourire de la boutique avec mon paquet dans les mains et de retour à la maison, je le déballe délicatement comme s’il s’agissait d’un trésor. Comme j’en prends bien soin, mes ensembles restent en excellent état pendant des années. Le résultat est jouissif: ma garde-robe est remplie de parures Aubade, Lejaby, Chantelle et autres marques de lingerie française.
Désormais installée à Istanbul, je compte bien perpétuer la tradition mais une chose qui m’inquiète: depuis mon arrivée dans la ville, je ne suis jamais tombée sur une boutique vendant de jolis dessous.
Pourtant, des magasins de sous-vêtements, il y en a à la pelle. On ne peut d’ailleurs pas les louper: ils font étalage de leur marchandise comme s’il s’agissait de vulgaires articles de marché. Guêpières, soutiens pigeonnants, nuisettes… le tout est exhibé au vu et au su de tous les passants, et tant pis pour les pudiques.
Le style est souvent le même: du rouge et du léopard (dans le même ensemble), des froufrous, du tulle et de la dentelle bon marché. Le tissu de prédilection? Synthétique! La qualité est médiocre: les bretelles et armatures ne soutiennent absolument rien.
Moi qui affectionne le coton, la dentelle fine, le modal et d’autres matières nobles… je suis horrifiée.
Un jour, je décide d’entrer dans une de ces boutiques pour demander où je peux trouver des sous-vêtements plus discrets et là, au comble de ma surprise, je découvre que la vendeuse est… voilée! Persuadée qu’elle a ce qu’il me faut en magasin, elle me propose des sutyen, büstiyer, korse et külot blancs, noirs ou beiges déprimants en polyester. Je lui explique que je préfère des dessous tout simples en coton. Impuissante, elle s’adresse alors à la personne derrière la caisse. Je sursaute: c’est un homme! Celui-ci hausse les épaules et répond que c’est là tout ce qu’il a en magasin.
Un autre jour, accompagnée d’une copine, j’entre dans une petite boutique sur Sıraselviler, la rue à côté de chez moi à Cihangir. Mon attention est attirée par un ensemble, toujours rouge mais déjà de meilleur goût. A ce moment là, la vendeuse (non voilée cette fois) m’interpelle pour me proposer… un body en filet noir et « ces charmants cache-seins en forme de fleurs avec culotte fendue assortie ». Je suis choquée. Et vexée qu’elle ait imaginé que ces articles puisse m’intéresser! Tandis que je lui réponds un sec « non merci, ce n’est pas mon style », ma copine, qui n’avait pas suivi la conversation, s’écrie: « Ah j’adoooooooore! J’ai le même à la maison! » Je suis mal à l’aise…
Autre jour, autre tentative. J’entre chez Ayyıldız, une chaîne turque dont j’ai entendu parler et qui, en été, vend de jolis bikinis. L’enseigne possède des magasins un peu partout, y compris dans des quartiers plus chics d’Istanbul. Je tente le coup. Re-belote: nuisettes dites gecelik, pantoufles à plumes, peignoirs en satins avec pompons … revoilà le kitch et la vulgarité dans toute sa splendeur.
Derrière la caisse, une dame âgée me propose, en parlant bien fort malgré la présence d’un client juste derrière moi, de jeter un coup d’oeil aux articles sur le tourniquet. Horreur: il s’agit à nouveau de lingerie qui en Belgique, se vendrait dans un sex-shops. Je m’enfuis.
Ce soir là, assise au café Susam devant mon ordinateur, je décide de faire une recherche sur le sujet. Et je découvre que la Turquie, pays producteur et exportateur de textile, fournit la majorité des sex-shops en Europe! Tout s’éclaire.
Je me dis que je tiens là un bon sujet de reportage quand Lider franchit la porte du café. Il s’assied à ma table et m’invite à un concert qui a lieu le lendemain à Jolly Joker Balans, un bar à Beyoğlu. C’est le concert de sa soeur, dont il est le producteur. Il paraît que c’est une chanteuse pop très célèbre. Je ne la connais pas mais j’accepte l’invitation avec plaisir. J’irai avec Mano, Flora ou seule pourquoi pas.
PS: Côté lingerie, je finirai par trouver mon (presque) bonheur dans une enseigne internationale: Intimissimi. C’est Italien. Et les Italiens, eux, c’est bien connu, ils ont le style dans le sang. Ouf.
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Ah, c’est tellement vrai… Je commencais a me douter que la Turquie et son industrie textile fournissaient les sex shops de l’etranger. En plus d’etre assez moche, ca doit etre super inconfortable! J’achete ma lingerie quand je vais en France ou je commande sur des sites etrangers. J’ai essaye Intimissimi mais la qualite n’est vraiment pas geniale, surtout pour les soutifs.
J’avais été choquée, je m’en souviens, lors de ma première promenade dans Antalya, par une devanture dégoulinante de dessous rouges d’un mauvais gout parfait. Ca piquait les yeux !!! Par contre je dois dire que c’était un excellent repère pour se retrouver dans le dédale des rues, le seul côté positif que j’ai trouvé à ça …. lol
Ben quoi mélo, les culottes fendues, c’est pourtant le top, moi je ne porte plus que ça ^^
Sur le coup de « j’ai le même à la maison » je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ça http://www.youtube.com/watch?v=mBT6xBAcTpI
Sinon qui l’eut crû pour la production textile olé olé basée en Turquie. La Turquie a beau être un état laïque, ça ne colle pas trop avec l’image qu’on s’en fait. 🙂
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Salut Mélody,
Tu réponds à une de mes questions (voire une de mes craintes…). Je suis une « aficionada » de lingerie « à la française », fine, élégante, agréable à porter. Je m’offre de la lingerie (trop?) régulièrement, mais surtout en cas de coup de blues. Ma boîtes à lingerie est maintenant un véritable arc-en-ciel de couleurs :-). Je me sens belle dans un joli ensemble et je suis la seule à savoir que je le porte avec fierté ;-). Je demande expressément que l’ensemble soit emballé, c’est un cadeau pour moi-même, pas un simple achat. Quand j’habitais aux US, c’était un peu l’inverse de ce que tu racontes pour Istanbul: du coton tout moche, des rembourrages excessifs et des couleurs de grand-mère, bref, rien de beau. Quelle frustration! En Espagne, c’était assez similaire, même si Intimissimi était déjà présent.
Y aurait-il un nouveau business à développer à Istanbul? Ça pourrait m’intéresser 😉
I remember our conversations about this topic! L’horreur!