On est d’accord: le plus urgent, quand on vient d’emménager, c’est les rideaux. Ca apporte de la chaleur, protège notre intimité et puis ça fait se sentir chez soi.
Le lendemain de notre installation, on se rend donc dans un magasin. Le vendeur nous sort toute sa panoplie: des rideaux en polyester, nylon, polyamide, acrylique et autres taffetas synthétiques, le tout agrémenté de strass et paillettes. Je lui demande s’il a du coton, sans bling-bling. Il réfléchit un instant, se retourne et revient avec un échantillon de coton brodé de fil brillant.
Dans la deuxième boutique, c’est le même combat. Lider s’énerve parce que je n’aime rien. Etonnée, je lui demande si lui, aime quelque chose ici. Il pointe du doigt des rideaux violets satinés et me dit que ça fera l’affaire. Mes cheveux se hérissent: je ne peux pas habiter dans un appart avec des rideaux affreux! Je refuse, il m’accuse de faire ma difficile et de vouloir dépenser une fortune. On sort du magasin en se disputant. Ce que je veux, c’est des bêtes rideaux en coton! Ces horribles pièces d’étoffes violettes étaient super chères en plus. Je suis persuadée que je peux trouver du beau et pas cher à la fois. On n’est quand même pas à la recherche du Graal quand-même!
Et fait si. En poussant la recherche un peu plus loin, je découvre que c’est la croix et la bannière pour trouver du textile en fibres naturelles ici. Et pourtant, la Turquie est exportateur de coton. Un comble! J’en parle avec Sophie qui me confirme avoir trouvé les siens… chez Ikea.
On se rend donc chez le géant suédois et là, surprise, 8 modèles sur 10 sont en fibres synthétiques. Les collections sont visiblement adaptées au goût et aux couleurs du peuple turc. On se met d’accord sur les deux seuls rideaux en coton pour les chambres mais il nous reste encore à décorer les fenêtres du salon.
Comme je suis toujours persuadée de trouver ailleurs, Lider perd patience. Il m’accable à nouveau, me ressort la réplique du « je ne gagne pas de l’or en barre », ce qui a le don de m’agacer. Je réplique que le prix, je m’en fous puisque moi j’ai toujours acheté en seconde main et que moi, je suis tout aussi contente avec des rideaux fabriqués avec des draps. Tiens d’ailleurs, dis-je en attrapant une housse de couette en promo, ce tissu-là, pour moi ferait l’affaire, au moins c’est du coton. Lider est à bout, je le vois presque tourner de l’oeil. C’est limite comme si je lui avais proposé de vivre comme un clodo! Je lève les yeux au ciel face à tant de matérialisme. On ressort de chez Ikea exaspérés.
Je commence à envier la majorité des femmes qui peuvent décider de la déco sans l’intervention de leur mec. La dispute tourne en scène de ménage: Lider me crie que si c’est comme ça, je n’ai qu’à garder l’appart toute seule et lui retournera vivre à Cihangir!
Il lui faudra au moins un mois pour se calmer et commencer à apprécier notre nouveau chez-nous. Pendant un mois, il me rabâchera les oreilles avec le fait qu’on n’a pas les mêmes goûts. Or moi je sais qu’on a les mêmes: c’est une des premières choses que je me suis dite quand je suis entrée dans son ancien appart.
Finalement, je trouverai notre bonheur dans un entrepôt de rideaux démarqués de la marque Persan. C’est une marque très chère mais je déniche des voiles en lin bleu magnifiques pour 20 TL le mètre. Une aubaine!
Je décide aussi d’acheter du tissu en jean dans un magasin de textiles et de l’amener chez un couturier pour en faire des rideaux. Il me regarde bizarrement, me demande 20 fois s’il a bien compris mais face à ma détermination, s’exécute. Résultat: le salon et la cuisine ont un look génial pour à peine 450 TL tout compris. Je suis ravie, Lider aussi. Soulagement.
Je comprends aussi pourquoi le sujet a tant stressé mon amoureux. Il veut acheter de suite car il ne se sent chez lui que quand tout est mis en place. Moi je préfère chiner, prendre mon temps car je ne me sens bien que quand j’ai trouvé ce que je voulais vraiment.
Lorsqu’il m’annonce qu’il nous faut un nouveau lit, je visualise déjà un cadre de lit au design épuré (pas cher) IKEA mais Lider m’emmène chez Istikbal, un spécialiste des caissons de lit à la vitrine moche moche moche. Pour éviter une autre crise, je me résous à me taire. Il propose d’opter pour un double caisson en faux cuir marron (moche), avec la marque écrite sur une petite barre métallique (snif). J’acquiesce tout en cherchant mentalement un moyen de cacher cette horreur avec nos draps. Cependant, il ne me faudra pas longtemps pour saisir que Lider avait fait là un choix judicieux. Il a choisi ce lit pour son espace de rangement: on a réussi à y placer toutes nos serviettes de bain, draps et affaires de ski. Vu qu’on n’a ni grenier ni cave, c’est vraiment pratique.
Petit à petit, on apprend à se connaître et à se comprendre. On prend nos marques dans cet appart qui nous ressemble, finalement, à tous les deux.
On a clairement passé le stade de l’amour qui rend aveugle. L’emménagement nous a propulsé de plain-pied à un autre stade: la découverte des qualités et des défauts de l’autre. Notre amour va-t-il persister? Wait and see!
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J’aime bien cet article merci