Le 11 septembre 2001, Kuşadası, Ouest de la Turquie
Je sirote un thé noir dans un snack à Kuşadası, une sympathique station balnéaire en Turquie. J’ai débarqué la veille avec un groupe d’amis. On a 19 ans, on vient de terminer les examens et l’objectif de ces deux semaines de vacances, c’est de faire la fête. Soudain, un serveur s’adresse à un autre sur un ton alarmé.
Bruxelles, le 8 mars 2009, 10 minutes avant l’embarquement…
J’ai déjà vérifié 10 fois si je n’avais pas perdu ma carte d’identité, mon billet d’avion et mon argent… je m’ennuie. J’engage donc la conversation avec un monsieur d’une cinquantaine d’années qui se tient à côté de moi dans la queue. Il s’appelle Thierry, il est pilote et vient d’être engagé chez Atlas Jet, une compagnie aérienne turque. Il sera à Istanbul pour une formation avant de s’envoler vers les Emirats Arabes Unis. Nous bavardons de nos vies respectives « Vous quittez tout par amour pour la Turquie ? Pas croyable ! Si… »
Ce mot, je pourrais le répéter 10 fois, avec une prononciation de feu de Dieu, qu’ils ne le comprendraient toujours pas. Les Turcs et le développement durable, ça fait deux. Ou plutôt 16 millions puisqu’ils sont autant à Istanbul à n’en avoir rien à caler de l’environnement. Comme en atteste le ‘magnifique’ parc sis en face de l’appart de Berrak à Tarabya. Dur dur pour l’écolo convaincue qui milite en moi depuis plusieurs années.
Premier week-end et déjà une sortie de prévue : la pendaison de crémaillère de Farah et Özgür. Je vais revoir mon vieux camarade de classe (10 ans qu’on ne s’est pas vu) et rencontrer l’hilarante Farah en chair et en os. Je me rends chez eux en taxi. J’ai l’adresse exacte mais ça ne me sert à rien. A Istanbul, personne ne connaît le nom des rues, même pas les chauffeurs de taxi. Le peuple s’oriente à l’aide de repères (la deuxième à droite après le Burger King, la maison à côté de l’agent immobilier, tu situes ?).
Depuis quelques jours, j’ai les nerfs en pelote, le cerveau qui s’échauffe, la tête qui tourne. En plus de la langue 24h/24 dans les oreilles, le changement de nourriture et d’habitudes, il y a les conseils affolants de Berrak pour survivre à Istanbul. « Fais attention aux pic-pockets, n’emprunte pas les ruelles, seulement les grands axes, si un gosse essaye de voler ton sac, donne-lui ! Sinon il te plantera une fourchette dans le bras ! » Joie.
Ce qui est bien avec Tarabya, selon Berrak, c’est que c’est calme. Certes. La commune est tellement éloignée du centre ville qu’il ne manquerait plus qu’on n’y soit pas tranquille. Prenez une carte d’Istanbul : on est situées tout au haut du Bosphore tandis que Taksim, ‘là-où-tout-se-passe’ est logé tout en bas. Un aller-retour : trois heures. Fête.
Une après-midi, Berrak et moi embarquons pour une visite guidée organisée par l’Institut français d’Istanbul. Nous sommes venues pour découvrir, avec grand intérêt la commune d’Arnavutköy, paraît-il, en pleine expansion. En réalité, cette division territoriale est envahie par les ‘Toki’, espèces d’HLM épouvantables qui gâchent le paysage. En fait, les politiques (en pleines élections communales) font construire ces cages à poules pour une bouchée de pain et y entassent les plus démunis, ravis d’être logés dans des bâtiments décents.
Suivant les conseils de Florent, rencontré la veille, je me rends donc sur le précieux www.craiglist.com. Je clique Turkey>housing>rooms shared. Effectivement, le site pullule d’annonces pour des chambres! Etudiants ou travailleurs cherchant à partager un loyer, il y a tout ce que je cherche. Quant au quartier, voyons voir : Beşiktas, bof, Nişantası nan, Sariyer trop loin, Taksim ouais, Galata ha ha ! oui.
‘Ibrahim bey’ = Monsieur Ibrahim’ est mon professeur de turc. Il a les cheveux noirs de jais, de grands yeux, le teint mat. Tantôt en costume, tantôt en veste kaki trendy, mon professeur, la quarantaine, a la classe. Il entre en classe d’un pas enjoué, nous enseigne la grammaire avec le sourire et repart toujours jovial vers sa femme et ses enfants qui l’attendent pour dîner près d’Edirne, à deux heures d’Istanbul.
Me voilà embarquée, à la tombée de la nuit, dans des ruelles truffées de bouquinistes. Au sommet des montagnes de livres poussiéreux, des chats somnolent. Parmi une pile, entre un roman allemand et un conte turc, Ibrahim finit par trouver la perle rare: un dictionnaire bilingue turc-français à 3 lires seulement. En sortant de chez le libraire, il me demande si je suis tentée de flâner dans d’autres quartiers. Je le suis. Je ne sais pas encore qu’il m’embarque carrément pour un vrai citytrip à Istanbul!
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