Pendant près de neuf mois, j’avais eu beau chercher, je n’avais pas trouvé le côté turc de Lider. Là, en traînant ma valise de trente kilos, en nage, et en rage jusque tout en haut de l’île de Heybeli (je n’ai pas les moyens de payer une calèche), tout me semble maintenant évident: le côté dramatique; l’incapacité à parler de ce qui ne va pas; le chaud-froid; l’exagération; le paradoxe. La voilà, sa facette alaturka.
Il y a quelques jours encore on vivait sur un nuage rose. Puis son anniversaire raté, le tirage de gueule inexpliqué, la dispute disproportionnée et voilà, ça y est, c’est bitti*. Fini quoi.
En quittant l’appart avec toutes mes affaires, j’ai appelé mon amie Sophie, qui a proposé de m’héberger. Enfin arrivée à destination, je sonne, elle ouvre la porte, je fonds en larmes. Ma compatriote place ma valise dans la chambre d’amis et m’offre une tisane. Son chat Damma vient me réconforter en ronronnant sur mes genoux.
Pendant trois jours, je resterai avachie sur le canapé, à me demander comment continuer ma vie de Stamboulote. J’ai emménagé avec Lider il y a trois mois, mes amies Mano et Farah ne vivent plus à Istanbul. Dario non plus. Certes, j’ai assez de boulot pour survivre et trouver une nouvelle colocation mais je suis désemparée. Lider, c’était mon premier amour.
A bout de trois jours, il me demande de mes nouvelles. On parle. Beaucoup… Cependant, le mot ‘pardon’ ne sort pas de sa bouche. J’apprendrai plus tard que ça aussi, c’est typiquement turc. Ceci dit, je ne ferai pas un pas sans entendre des excuses de sa part. C’est essentiel pour moi car je suis très rancunière. Si quelqu’un se comporte mal avec moi et ne s’excuse pas, je retiens ça A VIE.
De plus, je sens qu’il s’agit là d’une point charnière pour l’avenir de notre relation.
Enfin Lider se résoud à s’excuser et me demande de revenir. Revenir? Sure**, mais il n’est pas question pour moi de faire le chemin inverse toute seule. D’accord, descendre jusqu’en bas de l’île ne sera pas aussi fatiguant qu’à l’allée mais la route jusqu’à Istanbul reste longue. J’estime que pour s’excuser en bonne et due forme, le minimum est quand même de venir me chercher. En calèche. A cheval quoi. Et blanc, si possible. S’il est vraiment un Prince charmant, il va falloir le prouver.
*fini, en turc.
**Bien sûr, en anglais.
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hate de lire la suite et heureuse de retrouver tes anecdotes 😉
Bonjour,
J’adore vous lire et attends avec impatience que vous nous racontiez la suite !!!
A quand la suite !!!
Bientôt!
Trop de suspense !! Ravie que ces aventures stambouliotes reprennent 🙂
Ah tu me lis Marie! Trop gai de te voir ici!