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Avr 06 2009
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Cukurcuma à l’eau de rose


Ma vie en colocation à Cukurcuma est un feuilleton à la Santa-Barbara. Tous les matins, je me lève dans mon lit avec mes draps roses, dans ma jolie petite chambre avec vue sur un jardin. En face de la mienne, il y a celle de Giovanna, 24 ans, qui suit des cours de turc dans la même école que moi. Ensemble, on papote vie amoureuse. Moi, je sors avec un Sicilien tourmenté en Belgique qui ne me donne pas de nouvelles. Elle, a largué son petit-ami italien pour un Turc parti étudier un an … en Italie !

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Avr 30 2009
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La quête du Graal


S’il y a bien une chose qu’une femme à l’étranger doit se dépêcher de trouver, c’est une bonne esthéticienne. Et à Istanbul, cela équivaut un peu à la quête du Graal.
La première que Feriel et moi avons testée nous avait pourtant été recommandée par Bénal, une jet-setteuse toujours nickel de la tête aux pieds. Mais nous sommes ressorties du salon horrifiées après que la patronne nous ait à moitié agressées. Au sens figuré, en nous parlant comme à des moins que rien. Au sens propre, quand on pense aux positions qu’elle a osé nous faire prendre pour nous épiler le bikini. De plus, nos mains manucurées ressemblaient à des doigts d’enfants trempés dans la peinture.

Moisi au plafond et poils par terre

Quand on dit institut de beauté en Belgique, on pense havre de paix, musique relaxante, huiles essentielles dans l’air et personnel à la tenue irréprochable. A Istanbul, pensez coiffeur de quartier, lumière blafarde, moisi au plafond, table de travail suspecte, employée en tenue de ville qui ne se lave pas les mains et poils par terre. Ce manque de professionnalisme, on le devine au premier regard. On le sent aussi quand l’esthéticienne vous applique la cire sur le clitoris ( !), quand elle arrache les bandes trop lentement et qu’elle rit au lieu de s’excuser quand vous avez la larme à l’œil. Puis quand vous sortez en jurant parce qu’elle vous a taillé le ticket de métro en biais. Je me souviens de la fois où Feriel, horrifiée, a découvert au milieu de la séance de torture que la femme qui tenait la spatule était danseuse de profession et qu’elle remplaçait sa copine esthéticienne, partie faire une course au bout de la rue.

Et l’intimité?

Je me rappelle aussi être sortie avec des traces de brûlures, des hématomes et l’envie de chialer après avoir souffert pendant 1h20 sous les mains d’une femme aux biceps dignes d’un bodybuilder. Ou encore cette après-midi où j’ai testé la cire au sucre et au citron au hammam de Firuz. L’employée m’avait fait asseoir dans le hall d’entrée, toute nue, jambes écartées. Son fils de 8 ans était rentré de l’école, avait dit ‘salut m’man’ et avait filé devant nous avec son cartable sur le dos. Moi, blême, je pensais à la vision d’horreur que la mère venait d’imposer à ce pauvre petit garçon…
En ce moment, je fréquente une esthéticienne toujours incompétente mais incroyablement comique. Mais ça, c’est une autre histoire. A suivre…


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Mai 09 2009
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Belles, belles, belles!


Pour moi, c’est un fait : les Turques sont belles.
D’abord parce qu’elles ont des cheveux magnifiques. La majorité d’entre elles sont brunes. Pas un brun terne, comme vous, non, un chocolat, un cacao, un cappucino, … un brun qui en jette. Puis elles ont une masse, mais alors une masse… quand elles font une queue de cheval, on dirait des Barbies. Souvent, leur crinière s’achève sur quelques boucles anglaises, comme ça, l’air de rien.
Ensuite parce que le soir, quand elles sortent, les cheveux même lâchés, elles ont l’air de stars.
Une nuit, en pleine observation dans un bar branché, je partage mon incompréhension face à cette perfection capillaire à Farah. Qui se retourne et qui me dit : « mais Melo, c’est simple, avant de sortir, elles vont toutes chez le coiffeur ! »


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Mai 09 2009
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Un fön s’il-vous-plaît


Mais ouiiii, c’était évident ! Je n’y avais pas pensé parce qu’en Belgique, aller chez le coiffeur pour un brushing, c’est un luxe mais à Istanbul, le ‘fön=brushing’ est à prix mini. Alors à chaque sortie de prévue, les Turques foncent chez n’importe quel coiffeur de quartier. Ceux-ci se révèlent d’ailleurs être de vrais pros de la transformation capillaire. Des tifs plats sans coupe prédéfinie ? Passez entre leurs mains et vous voilà prête à tourner la prochaine pub L’Oréal. Et puis à 2,50 euros, vous le valez bien…


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Juin 01 2009
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Le kuaför, acte 1


Ceux qui me connaissent bien savent que mes cheveux et moi, c’est toute une histoire. Il faut qu’ils soient nickel, sinon rien ne va. C’est pour ça que je les confie uniquement à des personnes de confiance, comme Sophie Sever, mon adorée coiffeuse turque (oui, turque) en Belgique. C’est la meilleure, tant pour la coupe que pour la couleur. Malheureusement,  je n’ai pas réussi à la convaincre de me suivre à Istanbul, et vu l’état de mes repousses, il est urgentissime de trouver un ‘kuaför’ stambouliote digne de prendre sa succession.

Blond pipi

Je me rends compte que la tâche ne va pas être aisée. Je vous disais mon admiration pour les crinières des Turques brunes dans ‘Belles, belles, belles’. Et bien les cheveux des Turques blondes, c’est tout le contraire! Enfin blondes… que dis-je, jaunes! Jaune pipi, jaune canari, jaune verdâtre, jaune perruque… enfin tout sauf le blond naturel que j’ai sur la tête. Je décide de demander conseil à Benal, une petite rousse bien coiffée qui m’a été présentée par Farah.

Un samedi matin, elle m’emmène au salon NBA dans le quartier chic d’Etiler. Nous arrivons en voiture et oh surprise, un voiturier est à notre service pour la garer. Bénal me présente au patron qui comprend vite qu’il n’a pas droit à l’erreur. Après une longue inspiration, Nuri bey s’exécute. J’ai l’impression d’être une oeuvre de Velasquez. Et vas-y que je te peins les mèches avec de grands gestes exagérés et un air infiniment inspiré. Nuri bey a même un assistant qui lui tend les feuilles d’aluminium. Le même l’aidera plus tard à tenir le sèche-cheveux. D’autres me servent à boire, me demandent si je désire une manucure (?). Finalement, je découvre le résultat: impeccable!

Hors de prix

Je vénère Nuri bey qui me raconte qu’il aime beaucoup la Belgique et plus particulièrement les moules-frites de chez Léon. Je lui promets de revenir et de lui amener des clientes. Mais au moment de passer à la caisse, je manque de m’évanouir: 260 lires = 130 euro!!! Et Nuri bey m’assure qu’il m’a fait une réduction. Je peste intérieurement car je dois revenir quelques semaines plus tard pour la coupe. Ce jour là, je payerai plus de 50 euros en comptant les transports en commun pour arriver jusque là. Vay, vay, vay, vay… (=diantre!), Nuri bey est hors de prix, il faut que je me trouve un autre coiffeur.

Le site du salon de Nuri Bey. 


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Sep 01 2009
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Nouvel appart: la visite


Souvenez-vous: Manolya et moi avions trouvé une annonce décrivant l’appart parfait.
Flora, la fille qui cherchait deux colocataires, était aux Pays-Bas pour trois semaines. Elle ne pouvait pas nous faire visiter tout de suite et nous avait demandé de patienter jusqu’à son retour. Nous, tranquilles, sûres et certaines qu’il s’agissait de NOTRE appart, on avait dit oui.

Pas de nouvelles…

Puis là, c’est le jour J. On a rendez-vous avec notre future coloc’ à 17h et évidemment, on a hâte.
Arrivées à Cihangir, on a du mal à trouver l’immeuble. Flora, en bonne Européenne, nous a bien donné l’adresse mais ça ne nous sert strictement à rien puisqu’à Istanbul, personne ne connaît le nom des rues. On essaye donc de la joindre par téléphone mais pas de réponse. En attendant son coup de fil, on erre dans un rayon de 2 km en espérant tomber sur l’appart. Sauf que Flora ne rappelle pas. Si bien qu’ à 17h15, on commence à s’inquiéter. A 17h35, on se dit qu’on est vraiment nulles. On a tellement compté sur cette annonce qu’on n’a pas programmé d’autres visites. Dans moins d’une semaine, on est censées rendre la maison à Sophie et on n’a toujours nulle part où vivre. Ayant fait le tour du bloc déjà 5 fois, on décide par dépit de regarder les offres d’une agence immobilière. On est accueillies en grande pompe par deux agents lourdeaux, visiblement ravis de voir arriver deux petites étrangères, blondes de surcroît. Ils nous offrent le thé, nous présentent leur catalogue et leurs prix exorbitants et on finit par sortir sans appart mais en ayant filé notre numéro. Contre notre gré, on s’est fait avoir.

Bonne nouvelle!

On en est sur le point de renoncer et de prendre le chemin du retour vers l’île quand mon téléphone sonne: c’est Flora, toute alarmée, qui se confond en excuses pour le retard mais la batterie de son téléphone était plate et elle ne retrouvait plus son chargeur. Elle nous rassure: il est encore temps de venir, elle nous attend!

Lorsque la Hollandaise ouvre la porte, elle nous inspire tout de suite la sympathie avec son grand sourire et sa moustache de mousse de lait. Elle tient une grande tasse de cappucino à la main et demande si on désire quelque chose à boire. Elle est jolie aussi avec ses cheveux blonds, ses grands yeux verts, ses longs cils et son grain de beauté à l’oeil. Elle nous fait visiter: une première chambre avec lit double, salle de bain privative ET balcon (Mano: « Kardeeeeeeeş, regarde c’est nickel pour mon café-clope! »), une deuxième chambre (bon ben la mienne du coup), une troisième (celle de Flora), un grand salon, un autre balcon, une salle de douche, une cuisine, une buanderie… le tout avec du plancher et des hauts plafonds. Exactement comme on avait demandé. Reste à vérifier, vu l’expérience passée, que la coloc’ a bien toute sa tête.

Une coloc’ en or

Flora est étudiante. Elle est venue à Istanbul une première fois il y a 3 ans dans le cadre de ses études de Sciences politiques. Elle avait postulé pour une bourse à la prestigieuse université de Boğaziçi et l’a obtenue facilement. Nul doute, notre future coloc’ est une tête. Etant tombée amoureuse d’Istanbul (comme nous), elle a décidé de revenir quelques années plus tard pour un master en Turcologie. En ce moment, elle écrit son mémoire. Côté hobby, la Hollandaise aime la musique. Elle est d’ailleurs chanteuse et pianiste dans son propre groupe de jazz, qu’elle a formé avec quatre musiciens turcs. Mano et moi sommes épatées. Elle est sympa, dynamique, bourrée de talents… pouvait-on tomber mieux? J’ai envie de lui poser la question de la propreté. Avec Necla, j’avais eu le mauvais réflexe de dire que j’étais maniaque et cette arnaque s’était écriée: « moi aussi! » alors qu’elle était tout le contraire. Je ne me laisserai pas avoir une seconde fois. Je décide donc de poser la question fatidique autrement: « Est-ce que tu es à cheval sur la propreté? » Flora répond naturellement: « Bah, je ne suis pas maniaque mais j’aime que ce soit propre. » La réponse me semble honnête. On prend!

Imprévu

C’est là que survient un fait inattendu. La Hollandaise nous apprend qu’elle doit maintenant choisir entre nous et quatre autres candidates, toutes aussi sympathiques. Elle nous fera part au plus vite de sa décision. Quant à l’emménagement, il serait prévu dans deux semaines. Un peu décontenancées, on la quitte en lui disant qu’on espère vivement être les heureuses élues.

En sortant, Mano et moi échangeons un regard entendu. Encore une fois, on vient d’avoir une chance folle même si celle-ci est parsemée de quelques surprises. Le fait que Flora hésite entre nous et d’autres candidates parfaites, on ne l’avait pas prévu. Le fait d’emménager dans deux semaines seulement… non plus. Sophie et Hakan reviennent dans trois jours. Où va-t-on dormir?



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Cette aventure s’est déroulée le 31 août 2009 mais a été écrite le 29 mars 2012.

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Oct 01 2009
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Le syndrome de ‘Natasha’


Cela fait maintenant quelques semaines que je vis avec mes deux colocs adorées dans notre appart parfait à Cihangir et je dois dire qu’on a trouvé notre routine: chaque matin, Flora me réveille avec un air de jazz joué au piano. Lorsque je me lève, l’air est déjà emprunt de délicieuses effluves de café que Manolya est en train de préparer à la cuisine. On prend alors notre petit-déjeuner ensemble sur notre mini-balcon avec vue sur la tour de Galata.

On pourrait presque croire, comme ça, que notre vie est un long fleuve tranquille. Mais ça, ce serait sans compter le fait qu’être yabanci= étrangères à Istanbul, ce n’est pas de tout repos.

D’abord parce que le surveillant du parking d’en bas, ravi de découvrir que trois blondes ont investi le 3e étage de l’appartement d’en face, sirote désormais son thé affalé sur une chaise, les jambes écartées et la tête en l’air. Il nous observe sans gêne comme s’il était au cinéma. Pour mettre fin à son manège, Flora est allée se plaindre chez le patron, un monsieur d’une soixantaine d’années, qui s’est confondu en excuses et a incendié son employé. Depuis, le voyeur a rangé sa chaise et baisse les yeux quand il nous croise.

Vous êtes Russe?

Ensuite parce que quand Flora et moi nous nous baladons ensemble, on nous demande sans arrêt si on est Russes. Or, tout Stambouliote sait ce qui se cache derrière cette interrogation: ils veulent savoir si on est des prostituées…

Bien sûr, ce genre de réflexion ne vient jamais de la part des Turcs qui ont une certaine éducation. Ceux qui ont étudié à l’université ou voyagé à travers le monde font évidemment la différence entre une femme de joie et une jeune fille de bonne famille.
Non, cette insulte sort plutôt de la bouche de certains serveurs et chauffeurs de taxis. Pour ceux-là, une étrangère, blonde, qui parle une langue qu’ils ne comprennent pas, est forcément une ‘Natasha’.

‘Natasha’, c’est le nom qu’ils donnent aux prostituées car ici, elles sont majoritairement originaires d’Europe de l’Est. Elles ont souvent quitté leur pays pour échapper à la pauvreté. Elles sont arrivées via un(e) compatriote qui leur a promis un job bien payé comme baby-sitter ou serveuse en Turquie. Or, à peine le pied posé sur le sol turc, elles sont violées par un complice, dépouillées de leur passeport et forcées de se prostituer.*
Quand j’explique cela, on me répond souvent qu’il existe également une autre réalité: celle de ces jeunes femmes russes, ukrainiennes ou moldaves qui monnayent leurs charmes de leur plein gré le temps des vacances dans les hôtels d’Antalya. Ou encore celles qui débarquent dans l’unique but de se trouver un mari riche…

Dans tous les cas, ça ne fait pas plaisir d’être assimilée à une Russe. C’est fatiguant aussi car on a beau nier, certains n’en démordent pas. Comme ce serveur qui nous avait posé la question et à qui, j’avais répliqué un très ferme: « Je suis Belge et Flora est Hollandaise. » Il s’était alors exclamé, les yeux pétillants: « Ah vous parlez russe alors! »

Adaptation forcée

Parfois, l’interlocuteur ne nous prend pas pour des prostituées mais induit que comme on n’est pas Turques et musulmanes, on a immanquablement les moeurs légères. On n’a donc pas droit au respect qu’ils garantissent aux femmes de leurs pays. Ainsi, un chauffeur de taxi à qui je venais d’indiquer ma destination m’a un jour répondu: « OK baby! », un autre a insisté pour obtenir mon numéro de téléphone mais la palme revient à celui qui a osé me demander « vous vous lavez après avoir fait l’amour avec votre amoureux? »

Pour éviter ce genre de discussion indécente, chacune à développé sa propre technique. La mienne? En entrant dans un taxi, je troque mon sourire contre un visage fermé. Lorsque j’indique la direction au chauffeur, je suis polie mais laconique. Après, selon la façon dont il me répond, je vois si j’ai affaire à un homme éduqué ou non. Souvent, j’ai de la chance et je peux alors revenir au naturel.
Et là a enfin lieu un vrai échange culturel: on compare nos modes de vie, nos convictions politiques et le voyage se termine tout en convenances avec des « çok memnun oldum : très heureux d’avoir fait votre connaissance » et autres « kolay gelsin = que tout aille bien pour vous ». Je retrouve alors la gentillesse et la politesse turque que j’aime tant. Dieu, que ça fait du bien!

* A lire: ‘De retour de l’enfer turc’, propos recueillis par Samuel Grumiau pour Amnesty International.

Cette anecdote s’est déroulée en octobre 2009 mais a été écrite en juin 2012.

 

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Oct 02 2009
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Rejeter le mâle: la technique


Je vous racontais récemment à quel point il est parfois inconfortable d’être à la fois étrangère et blonde à Istanbul. Figurez-vous que je me rends compte que même si on ne me prend pas tous les jours pour une prostituée russe, il y a des jours avec regards salaces et des jours sans. Etonnant: les jours où je me fait le plus importuner sont ceux où je porte un bête pull et un jean. Lorsque je me rend à une soirée en jupe et talons, paradoxalement, je suis bien plus respectée. Mais pourquoi?

Dans le rang des copines, même son de cloche. Flora et Mano semblent connaître le même phénomène. Déconcertées, nous confions notre problème à d’autres filles -turques- pour voir si elles vivent la même chose. La réponse est surprenante: « Ca c’est parce que vous, les étrangères, vous marchez en rue d’un pas léger. Vous êtes souriantes, guillerettes, vous paraissez heureuses. C’est ce qui les attirent comme des mouches. »

Tirer la gueule

Incompréhension… Les filles clarifient: « en Europe, les hommes sont civils mais ici, la majorité des Turcs ne savent malheureusement pas se tenir. Ils laissent libre cours à leurs hormones en nous dévisageant de façon peu élégante ou en faisant des remarques tout haut. Si on se balade en rue normalement, on attire les problèmes. C’est pourquoi nous les Turques, on arbore toujours un visage sévère et fermé en public. On fait ça dans le but de les rejeter. »

Alors c’était ça! On avait bien remarqué qu’elles étaient hautaines et cassantes avec les inconnus et qu’elles riaient rarement en public mais on n’avait jamais saisi pourquoi. L’attitude agressive de Farah avec tout homme qui osait poser son regard sur nous prend désormais tout son sens. Une remarque d’Adem, cet ami dont je n’ai plus de nouvelles, me revient maintenant en mémoire: « Les femmes turques sont si désagréables que quand on voit une étrangère souriante, on se dit: Elle m’aime! »
Ah ah, évidemment! On comprend également mieux maintenant pourquoi les plus basiques d’entre eux nous prennent pour des prostituées lorsqu’on est gentilles et polies. Le contraste avec les femmes turques est frappant!

On se rend compte également que, quel que soit leur statut social, toutes font pareil. De la femme de ménage à l’employée d’une entreprise de logistique en passant par la patronne d’une chaîne de vêtements, toutes nous confirment la triste réalité: pour éviter de se faire importuner en rue, il faut tirer la gueule.

Place à la pratique

Ni une ni deux, on décide de passer à la pratique. A chaque fois qu’on croise un homme, on fronce les sourcils et on laisse tomber la mâchoire. Résultat: ça marche! On comprend dès lors aussi que si on se faisait moins aborder en jupe et à talons, c’est parce qu’habillées ainsi, on adoptait par réflexe une attitude plus méfiante.

Aujourd’hui, je compte de moins en moins de remarques désobligeantes. Quant à Mano, maniant la technique à la perfection, elle s’est fait plaisir en s’offrant une panoplie complète de mini-shorts chez Mango. Son verdict: « plus le short est mini, plus ils me laissent tranquille! »

Alléluia!

 

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Réalisé par: Melody De Visscher.